BIHOREL – BOIS GUILLAUME : LA PROMOTION IMMOBILIERE ET LE BETON POUR SEULS DESTINS ?

Les conseillers municipaux de Bihorel et Bois Guillaume étaient conviés le 15 avril dernier, par les deux maires, à une réunion commune destinée à examiner l’hypothèse du rapprochement des deux communes. Les habitués du Conseil municipal de Bihorel n’ont pas été surpris de la forme approximative de la convocation des conseillers municipaux le 15 avril dernier. Nous ne savions pas quel était le statut de cette réunion. Nous avons découvert une urne en pénétrant dans la salle, nous avons été informés que nous étions invités à voter pour approuver le lancement de l’étude. Plusieurs conseillers municipaux des majorités municipales, absents, avaient laissé des pouvoirs de vote, ce que n’avaient pu faire les absents de l’opposition, ni informés qu’un vote était à l’ordre du jour, ni destinataires du formulaire de pouvoir ad-hoc habituel.
On m’objectera que ce qui compte c’est le fond du projet plutôt que la forme et la procédure. Je pense au contraire que les deux ont à voir. La forme, peu respectueuse de l’opposition municipale et des habitants qu’elle représente, est justement révélatrice du projet au fond : précipité, approximatif, démissionnaire.

Les 2 maires en place nous proposent donc d’étudier les atouts et les faiblesses d’un scénario de rapprochement. ils en annoncent toutefois déjà l’issue : si rapprochement il y a , ce sera la fusion "simple". Les deux communes ne feraient plus qu’une.
On ne s’inquiètera pas de savoir qui des deux se rêve maire de cet ensemble de 22 000 habitants ni quel refuge est promis au second, on imagine que cela est précisément dealé.

Invitant le maire de Bois Guillaume à nous dire plus que des mots valises ( piscine intercommunale, plaine de la Ronce, intégration environnementale) pour justifier la valeur ajoutée de ce projet, j’avoue avoir été surpris par ses réponses : agressives et (parce que?).. trahissant des conceptions rétrogrades:

J’ai ainsi invité les maires de Bihorel et Bois Guillaume, élus à l’Agglomération, à faire pression pour une ligne de transports en commun en site propre (ras le bol d’attendre des bus bloqués rue Jeanne d’Arc ou la gare!) en les assurant du soutien des oppositions municipales. Réponse politicienne de Gilbert Renard : Débrouillez vous avec vos alliés socialistes. Du fond de la question il se fiche manifestement, et précise même, sans que la question ne lui ait été posée, qu’une ligne TEOR plateaux nord n’est pas réalisable! et ajoute pour finir : si vous voulez améliorer la qualité de l’air vous n’avez qu’à soutenir la réalisation de la liaison routière A 28 – A 13!?!
Gilbert Renard devra expliquer aux riverains en quoi le contournement est de Rouen pourra leur apporter un soulagement quand il verront défiler devant chez eux le trafic automobile généré par la Plaine de la Ronce et par la jardinerie qu’il veut implanter en lieu et place de prairies rue de la Prévotière!.
Avec cette réponse on est fixés sur la profondeur de la préoccupation environnementale du monsieur.
Et je crains que la réaction épidermique du maire de Bois Guillaume ne trahisse, au fond, une approche très très peu environnementale de l’urbanisme dans la future commune fusionnée. Celle qui sacrifie le Mont Fortin, les espaces de la rue Girot à la promotion immobilière. De quoi renforcer les inquiétudes des bihorellais sur l’avenir de la place de l’église, mais, aussi, concernant les derniers espaces non construits. Après la rue Girot, le champ de courses??
La fusion? Tout reste à faire pour nous démontrer sa valeur ajoutée pour la qualité de vie des habitants et prouver que c’est autre chose qu’une fuite en avant, un projet destiné à signer la démission des élus face aux aménageurs de tout poil. En somme, le passé pour avenir.