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Monsieur le Prefet de Bousquet aime la tisane

On peut lire aujourd’hui dans la presse régionale que le Préfet de Région entend prochainement rien moins que « purger l’hypothèque environnementale » qui plane selon lui sur la réalisation du contournement routier Est de Rouen.

Pour atteindre son objectif …épurateur, il dépêche à Bruxelles le directeur de la DREAL (direction régionale de .. l’environnement, de l’aménagement et du logement).

Reçu le 3 octobre, ce dernier devra convaincre la Direction Générale environnement de la Commission européenne de fermer les yeux sur le classement des coteaux de Belbeuf- Saint Adrien en site Natura 2000 afin qu’ils puissent être livrés aux bulldozers des bâtisseurs d’autoroutes.

Curieux Préfet, curieux DrEal.

Craignant le refus réitéré de la Commission européenne, ils sont porteurs d’un deuxième scénario de tracé via Port Saint Ouen qui aurait lui pour inconvénient de faire atterrir un viaduc sur la captage d’eau de la Chapelle qui alimente en eau potable une grande partie de la population de l’Agglomération et serait menacé d’être irrémédiablement souillé en quelques heures en cas d’accident!

Curieuse façon d’exercer l’autorité de l’Etat en matière de protection de la nature et de la santé publique.

Tout a été dit, y compris par les services de l’Etat, depuis le Débat public de 2005 : ce contournement sensé « détourner » le trafic n’apportera aucune solution aux embouteillages du quotidien car celui ci est essentiellement dus aux trafics entrants, domicile-travail. Et les camions qui ont besoin d’accéder au Port, n’emprunteront pas davantage le contournement.

En réalité, c’est notre environnement qui aurait grand besoin d’être purgé de cette hypothèque de contournement qui nous apportera plus de pollutions et abimera le cadre de vie de milliers de riverains.

Notre porte monnaie est aussi concerné : il est aujourd’hui établi que cet ouvrage ne pourra pas être financé par un Etat qui manque cruellement de ressources.

Les ressources nécessaires (1 milliard d’€uros?) seront donc à la charge des utilisateurs qui devront acquitter un péage, et des citoyens – contribuables qui devront payer pour les Collectivités locales qui auront cassé leur tirelire !

Une purge des deniers publics en somme!

Un Commentaire Post a comment
  1. planterose #

    Contournement de Rouen ou la Grande Illusion

    Cela fait 40 ans que l’on parle du « contournement de Rouen ».

    Pendant quelque temps, lorsque j’étais élu à Saint Léger, dans l’agglomération de Rouen, il m’est arrivé d’être plus que dubitatif quant à ce projet.
    Puis, les années passant, il me semble que nous avons été irresponsables avec ce projet.

    L’agglomération de Rouen est une des rares agglomérations françaises sans périphérique.
    Cela est en partie dû à deux causes :
    – la divine astuce de Jean Lecanuet de se faire payer des ponts par l’Etat afin de faciliter les échanges d’une ville à cheval sur un fleuve. Or, l’Etat ne finance que des nationales. Donc Rouen fait venir le trafic routier tous azimuts, en centre ville. Bravo l’artiste !
    – les difficultés géographiques de l’environnement rouennais couronné de forêts et dont le plateau de Caux est parcouru par des vallées, Cailly, Robec, Aubette, Seine nécessitant des ouvrages d’art. Ponts au-dessus d’habitations déjà existantes ? Ou tunnels ?

    Dans les vingt dernières années, les flancs de colline exposés au sud ont été classés pour l’originalité de leur flore et de leur faune.
    J’en ai été l’un des premiers instigateurs avec la municipalité de Saint Léger pour remettre au Conservatoire des Sites Naturels la colline du Roule. Il s’agissait de « sauver la prairie » où survit « la violette de Rouen », quelques orchidées, la mante religieuse, voire la couleuvre de Montpellier.
    Depuis la signature de cette convention, d’autres communes ont suivi et un troupeau de moutons vient annuellement piétiner la côte. Mais l’incurie ou le manque de moyens du Conservatoire fait que la surface de prairie de départ se réduit comme peau de chagrin au profit de l’extension sauvage du Bois du Roule qui descend inexorablement jusqu’à la vallée.

    Ailleurs, c’est le même processus qui est en cours. Comme quoi, les arguments de protection environnementale sont à mettre de côté.

    Si, en effet, une partie du trafic de migrations quotidiennes s’établit de la périphérie vers le centre, une autre partie, non négligeable, n’a rien à faire dans le centre et relève du trafic international. Transporteurs et touristes venus de Belgique, Hollande, Danemark, Grande-Bretagne et qui se dirige vers le sud de la France, comme vers l’ouest passe en partie par Rouen, plus que par le Pont de Normandie.

    Par ailleurs, la politique d’élimination des voitures du centre ville, conforme à ce qui se fait partout ailleurs en Europe, nécessite pour sa réussite un contournement de la ville.

    Demeure le coût d’investissement qui est à la fois d’utilité d’agglomération et d’utilité nationale. La partie de ping-pong entre l’Etat et les collectivités territoriales dure depuis trente ans et la pollution du centre Rouen ne cesse d’augmenter. Bravo les défenseurs de l’écologie à la petite semaine.

    Les « villages », très rurbains, craignent d’être coupés en deux. Oui, si l’on opte pour une autoroute, non ou moins si c’est pour une deux fois deux voies et si des ponts sont mis en place.

    Les comités de défense, des petites fleurs, des insectes, des nappes phréatiques, du silence nocturne des tondeurs de gazon, ont une capacité de nuisance remarquable qui peut continuer à toujours différer le projet ad aeternam.
    La solution sera trouvée avec le pic du pétrole, quand on en sera revenu aux transports en commun, à la marche à pied à la vélocyclopédie ou au renouveau du cheptel chevalin.

    Attendons, en profitant du bon air pollué de l’agglomération. Plus que dix ans à patienter, peut-être moins.

    septembre 26, 2012

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie