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Interdire les insecticides « tueurs d’abeilles », c’est possible !

Courrier adressé à Messieurs Hervé MAUREY, Président de la Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat Monsieur Christophe BOUILLON, Vice-président de la Commission du développement durable de l’Assemblée nationale.  Madame Barbara POMPILI (secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité). Madame Ségolène ROYAL (Ministre de l’écologie). Monsieur Stéphane LE FOLL (Ministre de l’Agriculture)

Lors de l’examen en première lecture du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, l’Assemblée nationale avait permis une avancée majeure pour la préservation de la biodiversité en votant une interdiction des insecticides néonicotinoïdes.

Malheureusement, sous l’influence des lobbies, la commission développement durable du Sénat a supprimé cette disposition fondamentale.

A partir du mardi 1er mars en commission « développement durable » puis à compter du 15 mars en séance, les députés vont examiner et voter en deuxième lecture ce projet de loi. Vous pourrez alors rétablir cette disposition en votant dans l’article 51 quaterdecies un amendement interdisant les produits contenant des substances actives de la famille des néonicotinoïdes, y compris les semences traitées avec ces produits, à partir du 1er janvier 2017.

J’espère que vous soutiendrez l’interdiction des insecticides néonicotinoïde dit « tueurs d’abeille ».

Les conclusions de nombreuses études scientifiques convergent pour établir avec certitude les effets néfastes de ces produits neurotoxiques sur l’environnement :
– contamination des cours d’eau ;
– contamination de la flore et de la faune sauvages ;
– et pollution durable des sols.

Mais aussi, concernant la santé humaine, il a été démontré l’incidence possible sur le développement du système nerveux humain et son rôle probable comme perturbateur endocrinien.

Leur utilisation systématique est inutile, voire dangereuse à long terme, pour l’agriculture.

C’est d’abord la survie de la filière apicole française et les milliers d’emplois qui en dépendent qui sont en jeu.

Depuis la mise sur le marché des insecticides de type néonicotinoïde en 1995 :
– la production de miel en France a été divisée par trois ;
– la France doit désormais importer du monde entier plus de 70 % du miel consommé en France.

Selon l’Agence européenne de l’Environnement, l’utilisation généralisée des néonicotinoïdes menace la sécurité alimentaire au vu de leur impact sur les insectes pollinisateurs. En effet, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sur les 100 espèces cultivées qui fournissent 90 % des aliments mondiaux, 71 sont pollinisées par les abeilles. La majeure partie des espèces cultivées au sein de l’Union européenne dépend des insectes pollinisateurs. Au-delà de la valeur essentielle de la pollinisation pour la sauvegarde de la biodiversité, la valeur monétaire annuelle mondiale de la pollinisation est estimée à plusieurs centaines de milliards d’euros.

L’Etat français est souverain en matière d’autorisation et d’interdiction de produits phytopharmaceutiques en vertu du règlement européen n° 1107/2009 (articles 4.1 et 69). Le droit européen permet à un Etat-membre d’interdire au nom du principe de précaution l’utilisation de ce type de produits. La France a d’ailleurs déjà par le passé interdit plusieurs pesticides, et ce à de multiples reprises.

De nombreuses alternatives à ces insecticides incriminés existent et permettent aux agriculteurs de maintenir leurs rendements actuels. Pour que le changement vers des modes de production plus respectueux de la santé et de l’environnement devienne une réalité, il est impératif de réorienter des fonds publics destinés à l’agriculture vers le soutien de ces pratiques.

Vous disposez donc aujourd’hui de tous les éléments scientifiques et réglementaires nécessaires pour interdire ces produits. Ce n’est plus qu’une question de volonté politique.

Je compte sur vous pour agir dans l’intérêt général et non dans l’intérêt des multinationales de l’agrochimie dont l’unique objectif est d’augmenter leurs bénéfices, au détriment de la santé des agriculteurs et des citoyens français, de la biodiversité et des générations futures.

En vous remerciant vivement de votre attention, je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations les plus respectueuses.

Claude TALEB, conseiller régional de Normandie, membre de la commission agriculture

Vous pouvez aussi

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crédit photo : Olivier Longeon
Un Commentaire Post a comment
  1. Une réponse positive au courrier aujourd’hui, celle de Christophe Bouillon, député de Seine Maritime. Dans l’attente de celle d’Hervé Maurey http://blog.claudetaleb.fr/wp-content/uploads/2016/03/20160317141844931.pdf

    mars 17, 2016

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie