CRISE FINANCIERE : UNE CHANCE POUR LE FOOT!
Photo © Andoni Canela et Rodolfo Chisleanschi, éditions Parenthèses
L’assureur AIG, principal sponsor de Manchester United, vient de gagner la coupe du monde … des pertes financières : – 50 milliards d’€uros, en un semestre, qui le conduisent à chercher la sortie précipitée du sponsoring sportif.
D’autres "grands" clubs européens, spécialement britanniques et espagnols, ont toutes les chances de toucher bientôt les limites de leurs modèles économiques insoutenables : salaires mirobolants, budgets chroniquement déficitaires, endettements records, dépendance du bon vouloir d’un oligarque..
Les clubs britanniques cumulent la bagatelle de 3 milliards d’Euros d’endettement.
Pour se renflouer ils ne pourront pas compter sur la fortune personnelle du propriétaire de Chelsea car celle ci a fondu dans le marasme de l’économie virtuelle.
Le Réal Madrid accusait 280 millions d’€uros de déficit fin 2008.
les équipes françaises et allemandes, c’est vrai, sont relativement épargnées par des règles de gestion nationales (la fameuse DNCG en France) qui leur interdisent de vivre trop au dessus de leurs moyens.
Mais le salaire moyen d’un joueur de L1, en 2008, était de 47 000 €uros, 15 % de plus qu’un an auparavant.
Les joueurs sont exonérés de charges sociales (!?) sur environ 30% de leurs revenus.
La vision ultra libérale du président de Lyon s’est peu à peu imposée : pour avoir des clubs compétitifs il faudrait baisser les charges et les impôts sous peine de contraindre nos pauvres stars ou demi stars, à l’exil dans les pays dérèglementés.
Le foot n’est pas le seul sport pro concerné. Qu’un Gilles Simon, à peine devenu champion de tennis, 24 ans, courre se domicilier en Suisse pour échapper à l’impôt, nous en apprend finalement beaucoup sur "les rêves" de certains jeunes sportifs d’aujourd’hui.
Ce qui peut arriver de mieux au foot, je le souhaite, c’est une cure de désintoxication du fric: .
Plafonnement des salaires, limitation drastique des déficits et règles budgétaires européennes communes, fiscalisation de la totalité des rémunérations des joueurs, protection des mineurs et régularisation de tous les joueurs recrutés hors de l’Union européenne…
C’est le moment de réformer!
Une chance pour que demain on baille moins dans les stades et devant nos écrans.