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QUI VEUT TUER LES BOUCLES DE SEINE ?

ZONE_HUMIDE.jpg

Ignorance? fuite en avant compulsive des aménageurs ? irresponsabilité écologique?

Invité par le Conseil économique et social régional (Cesr), le 14 mai dernier Antoine Grumbach, architecte du futur « grand Paris » désigné par Sarkozy , a benoitement dénoncé le classement, selon lui « stérile » (!?) des Boucles de Seine.
Le même a aussi expliqué qu’il fallait rendre constructibles les zones inondables de la vallée de la Seine.
Ce n’est pas étonnant venant d’un monsieur qui a écrit un rapport de 282 pages qui réduit le destin du Havre à n’être que le port de Paris.
Il ignore la Haute Normandie et ses habitants. Il ignore aussi sans doute qu’entre La Havre et Paris il y a Rouen et qu’entre Rouen et le Havre il y a le Parc naturel des Boucles de Seine Normande.

Quelques jours auparavant, le classement des Boucles avait du subir, dans la même enceinte, la charge du président de la Chambre régionale des chambres de commerce et d’industrie (Crci), toujours avide de nouveaux espaces naturels à bétonner pour y poser des marchandises qui ne font que passer dans la Région mais font la fortune des logisticiens.

Le plus ennuyeux? l’Agglo de Rouen, saisie par l’Etat au sujet du projet de classement, a rendu à celui ci, sous la signature de son Vice président au « Développement durable » un avis demandant « d’exclure du périmètre de classement les zones actuellement urbanisables. »
L’intérêt d’un classement, c’est de rendre quasi impossible, l’urbanisation de zones naturelles ou patrimoniales (paysage, sites) remarquables. En clair, les dits élus voudraient continuer à urbaniser sans contraintes !

Ceux qui veulent réduire ou empêcher la protection des Boucles de Seine estiment qu’il n’y a sans doute pas assez de zones industrielles et portuaires dédiées entre le barrage de Poses et Le Havre.
Ce faisant, ils prennent le risque de mettre à bas le compromis entre les associations environnementales et le Port de Rouen: l’arrasement léger du chenal … sous conditions d’études des sédiments (risques de PCB), de re-naturation des berges et du classement des Boucles!

7 Commentaires Post a comment
  1. K. #

    Bonjour
    Les gentils protecteurs de la nature contre les abominables industriels… Coupables de tous les maux de la terre, à écouter les écologistes…
    Que proposez-vous aux industriels hormis des interdictions ? Savez-vous combien de bulletins de salaires éditent chaque mois lesdits industriels ?
    Vous opposez développement économique par l’industrie et protection de l’environnement : n’y aurait-il pas moyen de concilier les deux ? Bien sûr qu’il faut préserver certains espaces, mais pourquoi vouloir tout mettre sous cloche ? Je suis un enfant des boucles de la Seine, et mon rêve avec mes copains, lorsque nous étions enfants, c’était d’aller démonter la shell, puis de replanter des arbres. En grandissant je me suis aperçu que pas mal des copains en question avaient des parents qui vivaient de cette industrie. Alors entre les écologistes qui dramatisent selon leurs besoins et les industriels qui abusent des ressources et polluent sans vergogne par absence d’obligation environnementale réelle, on a parfois du mal à suivre…
    En tant qu’ élu, que proposer vous, en terme d’action concrète (et non de discours) pour le développement économique local des boucles de la seine ?

    mai 23, 2009
  2. eurovox #

    Je suis membre du Conseil Consultatif Départemental (Seine-maritime) qui cherche à être une "boîte à idées" pour le Conseil Général 76 : nous échangeons sur l’après-pétrole, sur l’aménagement du territoire, sur les services dans les zones rurales, sur la préservation de la qualité de vie, etc. Cette question des boucles de la Seine, déjà évoquée en marge, devra donc être mise à son Ordre du Jour sans délai.
    Merci de cette mise en garde salutaire avant qu’il ne soit trop tard ! Il faut imposer une vraie concertation, transparente et responsable, et préparer des choix acceptés par consensus. La Région et le Département devraient avoir une attitude modèle dans ce domaine. La France avancera seulement en changeant ainsi de "gouvernance".

    mai 24, 2009
  3. Claude #

    @ eurovox
    Merci de cette réaction qui démontre que la préoccupation est partagée dans des enceintes politiques et civiles diverses. C’est une bonne chose car il est craindre que, crise oblige, certains ne jettent par dessus bord toutes les bonnes résolutions environnementales des ces dernières années.

    @ K,
    L’avenir de nos industries comme celui des milieux naturels, valent mieux que la caricature à laquelle vous voulez réduire la position des écologistes.
    Avec modestie mais sans faiblir, nous proposons aux industriels non pas "des interdictions" mais la mutation vers des activités moins consommatrices d’énergies fossiles, moins émettrices de gaz à effet de serre, plus utiles à nos territoires. En clair des investissements de recherche et le développement d’industries nouvelles, nous en avons besoin, dans les énergies renouvelables, la construction des ter, des trams trains qui nous manquent dans les agglos, et même les bagnoles à moteurs thermiques et électriques de demain.
    Et puis, en effet, nous estimons, qu’on peut créer beaucoup plus d’emplois de qualité, non délocalisables, dans un développement économique plus endogène ; en soutenant plutôt les PME que les multinationales, ou dans le secteur du tourisme et celui de la construction, dans l’économie sociale et solidaire…
    Je ne partage pas votre aversion et pense plutôt qu’on manque de discours politiques en ces temps ou les modèles économiques et sociaux les plus installés s’effondrent.
    Cela n’empêche aucunement d’agir, ce que les collectivités locales font à petits pas, depuis quelques années, pour diversifier le tissu économique régional.

    Pour finir, les milieux naturels risquent moins de se retrouver "sous cloche" que mités, appauvris, ou bétonnés. Je vous laisse le soin d’évaluer le risque principal. Je ne diabolise pas les aménageurs ils font leur boulot. Je pense juste qu’il est démocratique que ce soient l’Etat ou les collectivités locales qui conservent la maitrise et puisse décider de limiter l’expansion des zones dédiées à l’économie ou à l’urbanisation. Il en va ainsi des terres agricoles qui sont -‘insuffisamment- protégées de l’urbanisation. Idem pour les espaces naturels sensibles et remarquables. Depuis 2005 il appartient aux Régions de décider de créer et gérer des réserves naturelles régionales. L’Assemblée régionale adoptera le 22 juin le dispositif d’intervention ad-hoc. Vous voyez nous discourrons, et agissons, dans la transparence.

    mai 24, 2009
  4. K. #

    Merci de ces précisions, et pardon pour la caricature.
    K.

    mai 24, 2009
  5. Lelieur #

    Quelle cure de jouvence ! On se croirait revenu dans les années 60-70. Je ne sais qui sont les caricaturistes quand je vois qu’on y brocarde, comme au "bon vieux temps", les écologistes, contempteurs de "p’tites fleurs" et de "p’tits zoizeaux", empêcheurs de tourner en rond de le bonne vieille grosse industrie polluante qui distribue des feuilles de paye… et des lettres de licenciements. Crise ou pas crse, les décideurs politiques et économiques sont tétanisés. Alors la volià la solution qu’elle est bonne : On va remblayer des zones humides, construire des usines ou des plateformes logistiques et créer de l’emploi. .. ou tenter d’en créer, notamment avec l’automatisation des tâches dans le secteur industriel traditionnel.
    Le schéma d’aménagement de la Basse Seine de 1966 n’a plus aucun sens même si certains s’y accrochent encore. Les temps ont changé. La grosse industrie ne cesse de déménager en Asie. La transformation de matières premières dont les gisements seront bientôt taris n’est pas porteuse d’avenir.
    Et ce ne sont pas ici des élucubrations d’hurluberlu comme il serait trop facile de le faire croire, mais l’analyse convergente de commissions scientifiques internationales. Les défis majeurs s’apellent lutte contre le réchauffement climatique, lutte contre la crise de la biodiversité, ici ou ailleurs, lutte contre l’intoxication de la biosphère par les produits chimiquesrépandus dans l’air l’eau et les sols. En résumé, si on continue les erreurs du passé, il en va de la survie de l’humanité ce que des décideurs autistes, totalement incompétents sur les enjeux et les conséquences de leurs décisions, refusent de voir tout en ayant signé, par gouvernements interposés, toutes sortes de traités et d’engagement à l’échelle européenne ou mondiale. Quid des zones natura 2000, des continuités hydrauliques, des PPRI… ? Doit on continuer à saccager des paysages magnifiques quitte à obérer un avenir éco-touristique régional ou des activités propres à haute valeur ajoutée et créatrices d’emploi sans qu’il soit nécessaire de dénaturer l’environnement ?
    Doit-on continuer d’agir à l’encontre d’une société civile lassée de voir ses avis laissés lettre morte à travers des simulacres de concertation. ?
    Il est grand temps d’arrêter les délires de dangereux activistes qu’ils s’appellent Grumbach ou autre. Leur objectif n’est pas le bien être des populations concernées par leurs projets, mais que l’histoire, pour satisfaire leur mégalomanie galopante, retienne leur nom. On se croirait replongé avec le projet du "Grand Paris" au Second Empire qui prévoyait de réaliser un canal de la Seine à la mer, gommant les méandres de la Seine en recreusant par exemple la vallée fossile de l’Austreberthe. ce projet tellement pharaonique, malgré les finances florissantes de l’époque n’a jamais – et fort heureusement – pu être réalisé. Jules Verne, pourtant visionnaire et positiviste, en dénonçait les aberrations dans une soxiété totalement déhumanisée qu’il situait dans les années 1960 Parsi au XXe siècle).
    Alors revenons les pieds sur terre, dans la vraie vie, dans le présent et pour l’avenir et à une modestie que l’époque nous condamne à adopter et demandons à nos représentants politiques d’agir pour le bien être général et non pas pour la vision déformée qu’ils peuvent en avoir.

    mai 27, 2009
  6. K. #

    http://www.uvek.admin.ch/dokumentat

    je crois que beaucoup de Français attendent du concret.
    @suivre…

    juin 21, 2009
  7. très attachés aux boucles de la Seine Normande, je suis pour son classement au Patrimoine Mondial de l’Unesco ! Revons !

    Cordialement,
    Yuca de Taillefer.

    juin 30, 2009

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie