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LES VERTS ET EUROPE ECOLOGIE FEDERENT, A GAUCHE

Daniel_Breuiller.jpgDaniel Breuiller, maire Gauche citoyenne d’Arcueil, explique pourquoi il a décidé de s’engager avec Europe écologie et les Verts
Par Daniel Breuiller, Maire d’Arcueil, Vice président du Conseil général du Val de Marne

 »La gauche radicale sociale et écologique a un immense besoin de redéfinir son projet politique.

Le NPA, très utile dans les luttes sociales refuse de participer à la gestion locale, se privant (nous privant) ainsi d’améliorer la vie quotidienne de nos concitoyens et prenant le risque de favoriser la machine libérale de Sarkozy.

Le Front de gauche porte l’expérience de la gestion et l’exigence de la radicalité sociale qui fait tant défaut à notre société. Mais alors que l’époque invite à l’ouverture et au mouvement il ne parvient pas à dépasser le rassemblement des partis qui le composent et je vois se redessiner à l’occasion des régionales le même scénario qu’aux dernières présidentielles

Le Parti socialiste traverse une des crises les plus importantes de son histoire en France et en Europe que certaines comparent à celle du communisme en 1980. Son réseau d’élus lui offre pourtant un très grand potentiel et une expérience des dossiers et de la gestion que les querelles de leaders masquent et gâchent très souvent. Mais alors que la crise qu’il traverse appellerait à s’ouvrir plus, il fait le choix de resserrer ses propres rangs et de privilégier la continuité.

Les Verts et Europe écologie sont moins armés en termes d’expérience de gestion. Leur « jeunesse » révèle parfois une certaine immaturité sur certaines questions mais à l’évidence ils posent des questions fondamentales face à la crise actuelle à partir de l’analyse de la crise écologique qui est surement le point de vue le plus fructueux. »

Je côtoie les uns et les autres dans mes fonctions de maire et de vice président du Conseil général depuis longtemps. J’ai beaucoup d’estime pour un grand nombre de leurs dirigeants, militants et élus. Dans une période où il est de bon ton de taper sur les élus je sais à quel point leurs engagements sont importants. Je sais aussi que ces engagements sont de moins en moins définis par leur appartenance et qu’il y a dans chaque formation politique plus que des nuances. Les majorités de conviction sont parfois bien différentes des majorités d’appartenance.

Il se trouve à Europe écologie et chez les Verts des militants et des dirigeants dont la faible prise en compte des inégalités sociales m’effraie. C’est aussi le cas au Parti socialiste où la question de savoir si on travaille uniquement pour les couches moyennes (qui votent) où aussi pour les plus précaires a été posée par L Jospin mais non résolue. Au Front de gauche d’autres lignes de fracture existent comme par exemple celles sur le productivisme ou l’acceptation de gérer au sein des majorités plurielles.. Quant au NPA, il n’a toujours pas quitté son histoire trotskiste et ne veut pas considérer qu’en démocratie les alliances sont nécessaires et qu’on ne peut diriger seul surtout lorsqu’on représente 5 à 6% de la population. Le mieux peut être parfois l’ennemi du bien.

Ce sont ces contradictions qui m’ont amené depuis plus de 12 ans à privilégier des positionnements sur des choix politiques et des dossiers (défense loi SRU – défense des sans papier du métro ORBIVAL de Paris métropole, de la démocratie délibérative) plutôt qu’à m’engager dans telle ou telle formation. Ce choix s’est avéré fructueux dans ma ville grâce au respect et à l’acceptation des idées de chacun. Dans le 94, avec quelques associations citoyennes nous avons crée gauche citoyenne, réseau d’associations d’élus et de militants où le principe d’engagements divers est accepté. Nous y faisons le choix collectif de se positionner sur des orientations politiques et des propositions plutôt que sur un soutien à telle ou telle liste. C’est parfois difficile à comprendre pour nos partenaires.

L’avenir de la gauche, chacun le sent bien, ne peut d’ailleurs se priver d’aucune de ses composantes et je vois comme une source de progrès se multiplier les propositions de rencontre et de travail programmatique même si elles restent à ce stade plus souvent à l’affichage qu’au travail réel. Il faut cependant poursuivre et amplifier ce travail, accepter de débattre publiquement des désaccords mais ne pas les figer dans la caricature (ex : la taxe carbone). Ce sont plutôt des cultures qui doivent se confronter et se féconder que des accords qui devraient se négocier.

L’élection régionale qui se profile se tient dans un contexte bien particulier :

– Une attaque sans précédant du gouvernement contre la décentralisation, les services publics et une accélération de la mondialisation libérale malgré les drames qu’elle provoque – Une crise écologique dont tous perçoivent, même intuitivement, la gravité – Une aggravation des inégalités territoriales et sociales sans équivalent malgré une croissance continue – Une insuffisance de réponses gravissime en termes de logement, de mobilité, d’éducation

Or , les problèmes environnementaux, les problèmes de mobilité (transport) et de logement, les problèmes des inégalités sociales et territoriales croissantes ne trouveront pas de réponses sectorielles. Ils sont liés entre eux et on ne peut résoudre l’un sans s’attaquer aux autres.

Tant que les emplois sont concentrés à un endroit et le logement à un autre, nous multiplierons les déplacements avec leur cortège d’heures de vie perdues et de pollution.

Tant que des territoires sont enclavés et ghettoïsés, le développement de la richesse ailleurs n’aura aucun sens et ne confortera pas l’attractivité de la métropole. Les émeutes de banlieue en sont la terrible démonstration. L’attractivité demain ne se mesurera pas en pourcentage de sièges sociaux mais en qualité de vie pour nos concitoyens.

Tant que la spéculation foncière et les égoïsmes locaux interdisent aux plus pauvres de s’installer dans certaines communes et imposent aux familles des classes moyennes de se loger de plus en plus loin, il n’y aura pas de fin à l’étalement urbain et à la crise écologique, pas non plus de capacité à vivre sans ségrégation comme le veut l’idéal républicain.

Tant enfin que l’eau et l’énergie seront considérées comme des marchandises, sources de profits et non des biens commun précieux à préserver il n’y aura pas de progrès écologiques et démocratiques suffisant.

Tant que les discriminations de genre, d’origine seront tolérées et que l’on s’appuiera sur la peur plutôt que sur la volonté de nouveaux liens sociaux nous ne vivrons pas mieux.

Tant que nous ne retrouverons pas des solidarités collectives là où nous parlons de droits individuels, les plus modestes seront sacrifiés. La gestion de la gauche à la Région a été très utile et a permis de nombreux progrès. Pour autant les années qui viennent exigent des changements de plus grande ampleur.

Nous devons dans les années à venir être capables de conduire des politiques qui permettent de grands changements pour notre région

Une action résolue contre les inégalités Une action résolue pour l’écologie politique Une actions résolue pour une démocratie vivifié condition pour que d’autres changements deviennent possibles.

C’est en raison de ces convictions que j’ai décidé de ne pas rester spectateur de ces futures élections.

Je m’engage aux cotés des Verts, Europe écologie pour 3 raisons fondamentales : – Ils font le choix du Mouvement : en acceptant de s’ouvrir à la société civile, à des personnalités diverses aux parcours et histoires différents, les Verts ont permis un dynamique nouvelle et indispensable. En 1995 aux élections municipales d’Arcueil nous avons posé le principe 50/50 : 50% d’élus issues des formations politiques, 50% issues de la « société civile ». C’est un principe d’efficacité que d’accepter le pluralisme en son sein pourvu qu’il s‘accompagne de règles de fonctionnements collectifs. – Ils posent les questions fondamentales et notamment celle de la contradiction croissance/décroissance. Il n’est pas acceptable de traiter cela avec mépris en soulignant que pour ceux qui n’ont rien la décroissance est une impasse. La croissance continue des richesses s’est accompagnée d’une croissance encore plus forte des inégalités. C’est donc bien le modèle de développement qu’il faut questionner.

Jeune grand père j’ai conscience de l’immense responsabilité qui est la notre face aux générations futures. Nos concitoyens sont nombreux à comprendre que le modèle de développement actuel va dans le mur. Le travail sur la métropole doit permettre de construire des réponses nouvelles. Personne ne les aura seul mais il est indispensable de regarder le monde avec les questions du présent et celles du futur.

Enfin il y a une troisième raison importante pour moi, c’est la personnalité et les engagements de la tête de liste Cécile DUFLOT. Les politiques sont incarnées par des hommes et des femmes.

Je la sais capable de marier l’exigence sociale et l’exigence écologique.

J’approuve et c’était d’ailleurs une condition de mon engagement, sa volonté de faire une CAMPAGNE POUR et non une campagne contre.

Avec cet engagement, je veux apporter mon expérience de maire et de Conseiller général. Ma génération a un devoir de transmission et de soutien à ceux qui demain apporteront les innovations dont notre société a besoin et qui soutiendront l’engagement citoyen.

La Gauche l’a fait au vingtième siècle avec la conquête du temps libre et des congés payés en 36 ; celle de la sécurité sociale, des droits collectifs, du droit de vote des femmes après guerre, ou avec l’abolition de la peine de mort. Les progrès nécessaires sont de la même ampleur aujourd’hui, ce sont ceux de l’écologie politique.

Je veux y apporter ma contribution.

Arcueil, le 20 octobre 2009

Daniel BREUILLER

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