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Nomade

ombre chameauxMerci à Yves Paccalet, "écrivain, philosophe, journaliste, naturaliste", depuis mars dernier, conseiller régional Europe Ecologie rhône-alpin, auteur de la magnifique définition du mot Nomade qui suit, à paraître dans son "dictionnaire énervé de l’écologie", le 20 septembre prochain, aux éditions de l’Opportun (diffusion Seuil).
Extrait Publié avec l’autorisation de l’auteur:

"Nomade. Du grec, nomados, « celui qui fait paître »… Le nomade est un berger. Il conduit le bétail, il marche devant, il indique le chemin. Il sait ce qu’il y a de l’autre côté. C’est un guide. Un sage… Il a son pays attaché à ses semelles. Il ne désire d’autre patrie que l’herbe, le sable, la forêt, l’infini des glaces ou de la savane. L’espèce humaine est nomade dans l’âme. Elle mériterait le nom d’Homo nomadicus. Voici 2 millions d’années, notre ancêtre l’Homo erectus (le fils de l’australopithèque) a quitté l’Afrique pour devenir l’homme de Java, de Pékin ou de Tautavel. L’Homo sapiens a recommencé la même migration voici 100 000 ans : et il a conquis la planète. En ce début de XXIe siècle, plus de la moitié des humains sont sédentaires et vivent en ville. Mais (paradoxe !) le nomadisme est à la mode. Nous changeons de travail ou d’adresse, le touriste pullule, nous communiquons grâce à des outils (le téléphone et l’ordinateur portables) que nous qualifions précisément de « nomades ». Nous rêvons du mode de vie sans contrainte de ceux qui n’ont que l’horizon pour frontière. Hélas ! Au même moment, l’existence des derniers vrais nomades devient un calvaire. Le Gitan dans sa roulotte, le Mongol à cheval, le Sibérien et ses rennes, l’Inuit et ses chiens, le Touareg et ses dromadaires, le Boschiman du Kalahari, l’aborigène d’Australie sont méprisés, attaqués, assassinés, spoliés et mis en cage dans des camps de béton où on leur coupe la possibilité d’aller et de venir, c’est-à-dire les ailes de l’esprit. Quelques peuples réussissent à cheminer encore au vent de la steppe, du désert ou de la montagne. Ils sont en sursis. Menacés. Et d’autant plus précieux qu’ils portent tous le même nom : « Liberté ! »"

Un Commentaire Post a comment
  1. Ce texte est magnifique et cruellement d’actualité… N’oublions pas nos racines de vent ! J’attends avec impatience le 20 septembre pour lire les autres textes d’Yves Paccalet.

    septembre 2, 2010

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie