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Un parti écolo pour le XXI ème siècle

assises constituantesJe serai à Lyon demain avec quelques amis haut normands pour fêter la mutation du mouvement politique auquel j’ai adhéré en 1991, les Verts, au sein d’une nouvelle formation de l’écologie rassemblée. Ceux qui se souviennent de la campagne des européennes de 2009 conclue par un beau succès de la liste déjà conduite par Dany Cohn Bendit, (et la première élection d‘Hélène Flautre) n’ont pas oublié que nous collions une affiche qui interrogeait : « Et si le vert était la couleur du XXI ème siècle ?» . L’écologie ne gouverne aujourd’hui aucun des choix fondamentaux ni du G 20, ni de l’Union européenne, ni d’aucun des états de la région. En sera t’il autrement demain? rien n’est moins sur. Peut on l’exclure? certainement pas ! Des sondages disent désormais que c’est imaginable en Allemagne. Peu importe la probabilité. Ce qui compte à mes yeux, c’est que les opinions publiques désabusées des gouvernances conservatrices comme social démocrates, examinent aujourd’hui les propositions de sortie écologique des crises comme possibles, sinon souhaitables. Voilà pourquoi le moment est bien choisi pour écrire une nouvelle page de l’histoire de l’écologie politique dans notre pays.

Les campagnes électorales créatives de 2009 et 2010 portaient la promesse d’un mouvement de fond, d’un renouveau du projet et des équipes. La création d’un nouveau parti de l’écologie rassemblée, Europe Ecologie-Les Verts, en est la concrétisation. Tout le monde a fait ce qu’il fallait pour qu’on y parvienne.
Il faut féliciter d’abord Cécile Duflot et Daniel Cohn Bendit de s’y être impliqués, dans des registres différents et parfaitement complémentaires et d’avoir maintenu le cap, convaincu les éternels sceptiques, forcé le destin… Les nouveaux venus à Europe Ecologie, élus européens et régionaux, citoyens engagés, 85 % des adhérents verts qui ont dit banco, les verts « historiques » (Blandin, Cochet, Lipietz, Mamère, Voynet), ont tous joué leur partition au service de la réussite du projet commun.

Faut il que l’heure soit grave? elle l’est, incontestablement, pour la planète. Mais il y a mieux, la bonne nouvelle : la conscience partagée et commune, que l’heure des constats et de la prise de conscience sont passés, qu’il est maintenant d’actualité de convaincre la majorité de nos concitoyens. La création de ce nouveau mouvement politique c’est la volonté de changer d’échelle. En permettant à toutes les personnes qui le souhaitent, sous des formes appropriées et personnalisées, de participer.
En renouvelant la forme et le fond. La coopérative politique et la démarche du nouveau mouvement réussiront si elles bousculent certaines habitudes vertes et surtout si elle inscrivent la démarche d’ouverture intellectuelle, politique, dans les gênes du nouveau mouvement. Le fond sera attractif, ne donnera envie «d’essayer » au plus grand nombre, qu’à la condition d’innover, dans tous les domaines : pour concilier la radicalité écologique justifiée par les crises, le pragmatisme qui permet d’inclure des alliés parfois improbables, l’ambition affichée de conquérir la majorité des suffrages.

Cécile Duflot le dit ce matin avec beaucoup d’à propos dans les Echos : « notre objectif n’est plus d’être une force complémentaire ».
Le projet écologiste est autonome.

La droite sarkoïzée a non seulement atomisé le Grenelle de l’environnement en choisissant les autoroutes, les pesticides et les engrais de synthèse, le bouclier fiscal…plutôt que les transports en commun , l’agriculture paysanne et bio, la fiscalité écologique.
Elle fait douter de son ancrage républicain depuis qu’elle s’est rangée derrière de répugnants excès sécuritaires et xénophobes.

La participation des écolos aux exécutifs de gauche a connu des fortunes diverses depuis que nous avons fait ce choix. C’était une étape indispensable. Celle de la confrontation à la nécessité de convaincre les partenaires, celle aussi de l’apprentissage de la gestion publique. L’entrée dans de nombreux exécutifs municipaux et régionaux, dans la foulée de la première participation au gouvernement, a permis, à force de patience, de passion et d’opiniâtreté, d’expérimenter puis banaliser, des politiques publiques protectrices de la nature, économes d’énergie, favorables aux alternatives économiques. Ces évolutions ne suffisent cependant pas à changer la donne autant qu’il serait souhaitable.

Les partis de gauche n’ont toujours pas de proposition réellement alternative. Ainsi la plupart de leurs leaders régionaux convergent bruyamment avec les leaders de la droite pour se faire les avocats des mêmes projets d’aménagement ; l’EPR, l’artificialisation de la vallée de la Seine, le contournement routier de Rouen… Ouvrages dont ils font mine d’escompter emplois et prospérité, au mépris des indicateurs environnementaux, en dépit de la plus élémentaire prospective économique qui appelle la montée en gamme et la conversion écologique de l’appareil productif haut normand.

C’est pourquoi le choix d’autonomie est stratégique.

Il nous reste collectivement être à la hauteur de la situation pour « donner envie » aux citoyens, aux électeurs, d’essayer le vote majoritaire écolo. Je ne sais pas si cela se produira demain ou dans 10 ans mais c’est bien le seul pari politique qui en vaut la peine. Le plus tôt sera le mieux et pourquoi pas dès mars prochain où se des candidats et des candidates porteront les couleurs d’Europe Ecologie dans tous les territoires, dans les deux départements en ayant, pour plusieurs d’entre eux, de belles chances de se qualifier pour le second tour et faire enfin entrer d’écologie dans des collectivités -anachronisme!- qui en sont privées!

Europe écologie? la seule idée neuve en politique ! N’hésitez plus, poussez la porte !

Un Commentaire Post a comment
  1. Un parti politique qui a des idées de gauche fortes en matière d’écologie fera la différence face à un "parti écolo".

    novembre 13, 2010

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie