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La Région fait le choix de l’agriculture durable et de l’agriculture biologique

Pays_de_Bray_bis.jpg illustration : photothèque de l’Arehn

Anticiper la PAC et la mutation de l’agriculture, faire de l’agriculture biologique une filière d’excellence régionale, agir pour préserver le foncier agricole et favoriser les installations collectives de maraîchage, pouvoir servir à court terme 4 familles de produits bio et locaux chaque jour dans les lycées et les collèges de la région pour aider ces filières…
Telles sont les orientations et les actions qui seront mises en oeuvre en 2011 après avoir été inscrites au budget par l’assemblée régionale.

Perrine Hervé Gruyer, intervenant au nom des élus Europe écologie dans le débat de politique générale, avait évoqué les enjeux de la mutation de l’agriculture. A suivre, mon intervention en séance en tant que rapporteur de la cette politique

Monsieur le Président, chers collègues,

En matière de soutien à l’agriculture, la position notre collectivité n’est pas en ligne, mais pas du tout, avec les adages du Pdt de la République qui a choisi le salon de l’agriculture pour déclarer que « l’ environnement, ça commence à bien faire » ou du Ministre de l’agriculture selon qui il faudrait “ faire une pause ” dans la mise en œuvre des mesures agri-environnementales… en l’occurrence, la diminution progressive de l’emploi des pesticides!

Nous pensons au contraire , qu’il en faut pas opposer développement agricole et environnement, et.. qu’il est grand temps de “ prendre le taureau par les cornes ” : d’anticiper la mutation, pour ne pas la subir.

Nous ne jetterons pas le bébé avec l’eau du bain. La politique agricole commune a remplis son office à une époque où l’urgence était de nourrir le plus grand nombre. Mais aujourd’hui, nous ne pouvons plus ignorer que le modèle agricole productiviste que les agriculteurs n’ont, dans leur grande majorité, pas choisi, nous a menés dans une impasse.

Les paysans sont d’ailleurs en première ligne, les mieux placés, pour en constater les dégâts : l’épuisement des sols, les pollutions de la ressource en eau, et aussi la concentration des exploitations, la diminution du nombre de fermes et les pertes d’emploi locaux qui sont à la clé, mais encore la standardisation des produits et les saveurs oubliées, la dépendance aux énergies fossiles qui pèse sur le compte d’exploitation, la pression insoutenable de la grande distribution et des industries agro-alimentaires sur la rémunération de leur travail

La question n’est donc pas de savoir si des changements considérables vont intervenir dans nos campagnes ces prochaines années. Ils auront lieu. La question est de savoir s’ils s’opèreront ou non au bénéfice de la qualité des produits, de l’emploi agricole, de la restauration de la biodiversité.

Nous avons des atouts, une chance formidable : la Haute Normandie est une région de tradition agricole, elle reste riche de compétences. L’agriculture y pèse aujourd’hui 15 000 emplois répartis sur 12 500 exploitations. 15000 emplois c’est autant que plusieurs de nos filières industrielles les plus visibles et prestigieuses. Ces emplois sont répartis sur tous nos territoires, ils sont pour la plupart non délocalisables. Leur poids symbolique et potentiel est d’ailleurs très supérieur à ces chiffres si on considère l’attachement de la population à la pérennité de filières locales qui garantiraient la qualité de notre alimentation.

Le rappel de nos faiblesses, dans ce contexte, n’est pas destiné à dresser un tableau noir mais à esquisser les chemins d’une réforme de la politique agricole qui pourrait demain être plébiscitée par les citoyens et par les producteurs eux mêmes.  » Je ne m’enflamme pas. Je n’ignore pas que les moyens d’action de la région sont modestes en comparaison de l’Etat qui décide, de l’Europe qui reste un acteur prépondérant via la PAC ».

Mais la réforme de la politique agricole commune est justement annoncée à brève échéance, pour 2013. Les régions de France ont été sollicitées par l’Union européenne et sont impliquées, via l’ARF, dans cette réflexion, avec la préoccupation tout à la fois de préserver l’effort communautaire et d’une réforme, d’une redistribution des aides en faveur de l’emploi paysan et la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité.

A notre niveau, il s’agit de nous demander, comment nous pouvons faire effet de levier, aider le monde agricole à prendre le virage de la mutation annoncée.

Ses acteurs ne s’y trompent pas. Ils connaissent parfaitement bien les responsabilités et les contraintes des différents acteurs publics. Ils continuent à se tourner vers la région et souhaitent visiblement qu’elle joue un rôle.

Il vous est donc proposé en 2010 de poursuivre les actions qui sont orientées vers le maintien des exploitations familiales, les filières courtes, les filières régionales de production animale, la valorisation des produits fermiers, la performance environnementale des productions.

L’année 2010 a d’une certaine façon confirmé le bien fondé de ces orientations avec une augmentation importante des demandes d’accompagnement des investissements destinés à créer de la valeur ajoutée en développant des activités nouvelles de transformation et de commercialisation à la ferme.

Les aides à la valorisation des produits comme les aides à l’installation ou les coups de pouce, font l’objet de bonifications en fonction de critères liés la qualité des produits (AOC et bio) et des exploitations (maintien des surfaces en herbe, emploi, bio).

Entre mai 2009 et mai 2010, plus de 40 agriculteurs ont converti leurs exploitation à l’agriculture biologique, ce qui correspond à une augmentation de plus 20% des surfaces agricoles qui lui sont désormais dédiées. Ce mouvement semble se poursuivre. Chacun peut voir sur son marché ou chez son commerçant la croissance de l’offre. Le 13 décembre, le Pdt proposera à la commission permanente d’individualiser des aides à 16 nouvelles conversions.

C’est pourquoi il vous est proposé de retenir l’objectif d’aider l’agriculture biologique à devenir une filière d’excellence régionale. en aidant ses programmes d’appui technique et économique aux producteurs, la structuration des filières produits, l’offre de restauration collective, la promotion de ses produits, bio et locaux.

Pour 2011, il vous est également proposé d’inscrire deux actions nouvelles.

Un dispositif sera créé et individualisé dans une prochaine commission permanente pour inciter et soutenir les intercommunalités qui décideront de créer des zones dédiées à des maraîchages biologiques. Ces collectivités et les départements ayant compétence sur le foncier péri urbain, l’idée est d’intervenir sur les investissements mutualisés d’installations collectives en matière d’outils de production, de stockage, de conditionnement et de commercialisation. L’objectif est de contribuer à lutter contre l’artificialisation galopante des terres agricoles et de donner un coup de pouce à l’augmentation des volumes produits aujourd’hui rendue nécessaire par la hausse de la demande de produits frais, locaux et bio. La deuxième action est liée. Comme vous le savez, les 3 présidents du 276 ont annoncé la mise en oeuvre d’une programme dit __« Agriculture et nutrition »’‘ destiné à fournir des produits régionaux de saison et de qualité dans les restaurants des lycées et collèges. L’ambition est élevée : commencer à la rentrée scolaire 2011 et fournir quotidiennement des produits bio et locaux dans 4 familles de produits : laitiers, viande, pain, fruits et légumes. L’enjeu est cohérent avec le propos introductif de ce rapport : aller plus loin que les expérimentations des années précédentes, massifier, renforcer les filières régionales de l’agriculture durable et de l’agriculture biologique.__ »

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie