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Cantonales : l’ancrage du vote écologiste

L’abstention est bien évidemment le principal phénomène. Il n’y avait visiblement pas beaucoup de jeunes dans les bureaux dimanche. Cette grève des urnes apporte un démenti cinglant aux thèses qui voudraient que ce mode de scrutin uninominal et local (cantonal) « rapproche » les élus des citoyens. C’est pourtant celui qui sera généralisé par une réforme territoriale que la gauche devra abroger en 2012.

La majorité présidentielle est sévèrement sanctionnée. Sarkozy paye cash les factures de 4 années de reculs sociaux . Comme on pouvait le craindre, la répétition des « affaires » et les discours aux accents sécuritaires et xénophobes remis au gout du jour depuis l’été 2009, permettent au front national de renaître de ses cendres. L’UMP vit une crise grave et se divise. Entre ceux qui ont franchi le cordon sanitaire qui sépare l’espace républicain du parti fasciste et ceux qui s’y refusent. La résistance de ces derniers à l’attraction morbide est un enjeu démocratique qui’l ne faut pas mépriser.

Le FN a fait son miel de la disqualification de l’action et de l’esprit publics. Notons cependant qu’il prospère essentiellement aux dépends de la droite. En Seine Maritime, il est ainsi présent au second tour dans 9 cantons ou l’Ump et le Nouveau centre sont éliminés. La situation est un peu différente dans l’Eure où il sera présent dans 8 cantons, dont la moitié où c’est la gauche a été éliminée.

La gauche est majoritaire dans la région. La majorité PS/PC sera renforcée par le gain de nouveaux cantons en Seine Maritime. Il se confirme qu’elle est plus fragile dans l’Eure. Il se confirme aussi ce qui avait observé aux régionales : la présence de candidatures écologistes autonomes, loin de les affaiblir, élargit la base électorale des majorités électorales, existantes (à la région), ou potentielles (dans les Départements).

– Le vote du 20 mars, c’est la première fois, est significatif d’un ancrage électoral territorialisé, d’une « carte électorale écolo » dans notre région. La nouveauté, c’est qu’en 2010, et en 2011, le vote écologiste se stabilise à son plus haut niveau régional (9/10%) alors que le vote socialiste est « haut ». Ce n’était pas le cas des européennes de 2008 où notre succès s’était opéré en miroir d’un effondrement des socialistes, ni de percées antérieures (92, 98..) éphémères qui avaient été suivies d’effondrements aussi spectaculaires. Comme le montre ce tableau, il y a quasi superposition des votes pour Europe écologie, par canton, entre 2010 et 2011. Dans cette région abîmée par les conséquences sociales et environnementales du productivisme, le vote écologiste ne va pas de soi. On distingue clairement les terres de mission, en milieu rural (mais pas partout !) ; Pays de Bray, Vallée de la Bresle… et à l’ombre de certaines grands zones industrielles (Gonfreville, St Etienne du Rouvray..). On voit aussi de plus en plus nettement les points d’ancrage solides de l’écologie politique régionale : dans les 3 grandes villes (Rouen, Evreux,Le Havre), dans une vingtaine de villes moyennes où les résultats sont compris entre 9 et 16 % (Mont St Aignan), mais aussi dans des secteurs ruraux (Pays de Caux, Roumois..) et dans des villages où les maires étaient candidats EELV ( Bois d’Ennebourg -33%, Tostes) et sont en tête. Ainsi se dessine la nouvelle carte du vote écolo haut normand. Cela a été souligné dans la presse : cette poussée électorale est peu visible car elle a principalement eu lieu dans des secteurs favorables à la gauche où nous restons devancés par le PS. Elle ouvre néanmoins des perspectives favorables de démultiplication de la réprésentation écologiste à l’horizon des municipales de 2014. D’ici là il y aura 2012 et un double rendez vous capital qui dira si les partenaires socialistes tirent les conséquences de ces évolutions structurantes et révisent les doctrines hégémonistes qui sont en vigueur à Rouen et à Evreux. Dans tous les cas de figures, la feuille de route des écologistes politiques ht normands se dessine de plus en plus clairement : maintenir le cap de l’union interne et du rassemblement externe, rester ouverts à l’accueil de figures et de forces nouvelles, approfondir le travail intellectuel et la co-production de nos projets, démultiplier les groupes locaux EELV sur tous les territoires de la région, préparer les candidatures de demain.

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie