Une République bananière est née sur les Plateaux nord de Rouen

j’en suis encore abasourdi, j’ai cru jusqu’au dernier jour qu’ils ne le feraient pas. Pascal Houbron et Gilbert Renard sont allés au bout de ce qui est un véritable attentat contre la démocratie en faisant voter ce 4 juillet par la majorité de leurs conseils municipaux la fusion de Bihorel et Bois Guillaume au 1er janvier 2012.
Une fusion que ni l’un ni l’autre n’avait annoncé dans son programme électoral en 2008, une fusion qui a été massivement rejetée il y a 8 jours par les habitants consultés dans les deux communes !?!
Le 26 juin, 1811 habitants de Bihorel ont voté NON, soit près de 67% des exprimés. Le maire de Bihorel, après avoir monopolisé les moyens d’information, refusé d’intégrer au pli électoral envoyé aux électeurs la position des élus opposés au projet, n’a obtenu que 915 voix pour le OUI (il ait été élu maire avec 1853 voix en 2008!), un véritable désaveu.

La majorité des habitants,qu’ils aient voté oui ou non, pensent d’ailleurs sans doute à cette heure que le projet est tombé de lui même. ils apprendront dans les prochains jours… ou en rentrant de vacances, que leur maire qui n’en avait aucunement le mandat, ni la légitimité, a enterré leur commune.

Je l’ai dit ce soir en séance du conseil municipal, le débat ne mettait pas en présence des partisans et de opposants à la fusion, ce n’était pas non plus un débat droite-gauche, c’était juste un débat entre élus qui les uns respectent la démocratie, les autres la piétinent.

Dans un vote à bulletins secrets, les 7 élus de l’opposition municipale ont voté contre, 20 de la majorité Nouveau Centre / UMP ont voté pour, 2 d’entre eux s’abstenant…

Bois Guillaume Bihorel aura le triste privilège d’être la première commune de France ainsi fusionnée, par la grâce d’un amendement à la réforme territoriale qui n’impose plus l’approbation de la majorité des habitants et autorise une fusion sur un simple vote des conseils municipaux. Espérons qu’elle sera la dernière, le législateur se rendant compte des petites infamies qu’elle autorise

Les élus qui en ainsi décidé n’ont plus la moindre crédibilité. Ils portent désormais la responsabilité de la division et du ressentiment durables de la population. Ce n’est pas une union c’est un viol de la démocratie locale. Comment pourront ils demain en tant qu’édiles inviter les habitants au civisme alors qu’eux mêmes piétinent la démocratie, s’essuient les pieds sur les suffrages des citoyens ?
Le maire de la commune fusionnée, en janvier 2012, sera le maître de cette république bananière d’un nouveau style. ILLEGITIME.