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TSCG : sereinement non

J’ai expliqué ici fin août pourquoi je penchais en faveur du non au Traité de stabilité, de cohérence et de gouvernance (TSCG). Je suis donc aujourd’hui en phase avec la position qui a été adoptée hier par le Conseil fédéral national d’EELV.

Interrogé aujourd’hui par la presse régionale et par plusieurs collègues élus au premier rang desquels le Président de la Région, soucieux des conséquences de ce choix pour l’Europe.. et pour la cohésion de la majorité gouvernementale, j’ai plaidé en faveur de la dédramatisation qui me semble de mise.

Sur l’Europe : comme beaucoup, j’entends moi même distinctement deux petites voix intérieures :

– la première me commande de soutenir la politique des petits pas pour préserver l’essentiel : la construction de l’outil politique sans lequel il ne saurait y avoir de lutte efficace contre le réchauffement climatique ou pour la re régulation financière

– la seconde qui souligne que les européens se moquent de mourir guéris de la dette et qu’ils risquent de finir par se retourner contre l’idée européenne elle même à force de voir reporter à plus tard les volets sociaux, démocratiques et écologiques du projet.

La seconde l’a emporté cette fois ci. La potion austère risque d’aggraver le mal, alors que l’explication de la crise par la seule dépense publique fait l’impasse sur les explications fondamentales : crises des ressources et de l’énergie, crise de l’économie casino.

On est loin de « la fin de l’histoire » de l’engagement européen des Verts. Juste l’envie de rebattre les cartes pour reprendre le chemin.

Sur la participation à la majorité gouvernementale : j’entends à l’instant que la rédaction « du Monde » demande au chef du gouvernement de « mettre fin » à la participation des écologistes au gouvernement de la France. On frise le ridicule.

Ce qui valide le choix stratégique de participation d’EELV à la majorité gouvernementale c’est tout autre chose que ce TSCG : la transition écologique et la transition énergétique pour lesquels un agenda précis est établi, l’engagement d’une politique de logement ambitieuse, quantitativement et qualitativement, l’emploi, la réforme bancaire et fiscale…

Plusieurs de ces politiques sont d’ailleurs appelées à être déclinées sur le terrain, dans les régions. C’est leur réussite ou leur échec qui détermineront la capacité de la France à convaincre et à entraîner les partenaires pour une réorientation écologique, sociale et démocratique européenne.

Les Ministres EELV ont toute leur place au gouvernement et y resteront. Je ne crois pas que François Hollande et Jean Marc Ayrault qui souhaitent à juste raison être jugés sur la durée du quinquennat, voient les choses autrement.

Ultime remarque, cela semble avoir échappé à notre grand quotidien du soir.

En démocratie et dans la République, on fait traditionnellement la différence entre l’exécutif et le législatif.
Il n’y a pas deux mais une seule position du gouvernement auquel Cécile Duflot et Pascal Canfin participent. C’est celle qui a été arbitrée en faveur de la ratification. il ne sert donc à rien de les harceler ou vouloir les « pousser à la faute« .

Il en va autrement du Parlement. Alors que le pays, les partis de gauche, chacun de nous, est partagé sur ce TSCG, comment justifier que les parlementaires devraient tous voter « le doigt sur la couture« ?

Il est heureux pour notre démocratie qu’interrogations et désaccords soient portées dans l’enceinte du Parlement. C’est même son job !

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie