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EELV : savoir ce que nous voulons et agir en conséquence

« …Parlons clair : depuis que notre parti s’est enflammé, début septembre, sans qu’aucun pompier ne parvienne ni à étouffer les braises ni même à localiser distinctement l’origine du feu, nous avons donné de nous-mêmes le pire spectacle… »

Le prochain Congrès national d’EELV qui aura lieu le 30 novembre à Caen sera le premier depuis que les français ont donné congé au sarkozisme et porté au pouvoir une coalition de gauche et 2 Ministres écologistes.

Avec quelques amis, j’ai pris l’initiative de la contribution politique suivante titrée « savoir ce que nous voulons et agir en conséquence » . Cette contribution a reçu en 4 jours le soutien de plus de 170 militants dont 10 % de haut-normands.

Cette contribution s’efforce de « parler clair »sur 3 sujets sur lesquels il nous paraît primordial d’améliorer l’efficacité et la lisibilité de notre mouvement

– Pour renouer des liens solides entre l’écologie politique et les mouvements qui amorcent partout la transition écologique au sein de la société
– Pour renouveler un contrat de gouvernement clair, stable et inscrit dans la durée
– Pour rénover le fonctionnement interne, après le récent et très pénible épisode du débarquement de notre secrétaire national, Pascal Durand.

Votre opinion nous intéresse. Bonne lecture

Savoir ce que nous voulons, et agir en conséquence

Parlons clair : depuis que notre parti s’est enflammé, début septembre, sans qu’aucun pompier ne parvienne ni à étouffer les braises ni même à localiser distinctement l’origine du feu, nous avons donné de nous-mêmes le pire spectacle. Ce qui s’est passé souligne nos faiblesses collectives, s’agissant tant de notre cohésion interne – rudement malmenée – que de notre capacité à faire vivre, avec constance et cohérence, nos propres choix stratégiques.

Le congrès de Caen doit être le moment d’un sursaut.

Paradoxe révélateur : nos choix stratégiques de 2012 ne sont, pour l’heure, remis en cause par aucune des motions présentées au vote des adhérent-e-s. Aucune d’entre elles ne propose explicitement de quitter, dès maintenant, le gouvernement et la majorité. Car même les plus déçus d’entre nous n’ont pas oublié que les années 2002–2012 ont durablement abîmé la société française. Les pertes massives d’emplois, la déshérence de territoires entiers, les peurs et les déchirures consécutives à l’accélération des crises financières, économiques et environnementales ont achevé de détruire le cœur des compromis sociaux tissés des décennies auparavant.

Avons-nous eu tort de ne pas dire plus tôt, et sans ambiguïté, que le changement serait long à mettre en œuvre, qu’il serait probablement chaotique et moins immédiat que ne voulaient le laisser croire les slogans de la campagne présidentielle ? Sans doute.

Avons-nous eu tort de ne pas céder aux voix nous invitant à rester les commentateurs – critiques, forcément – d’une politique gouvernementale que nous aurions laissée toute entière à d’autres ? Certainement pas !

Nous avons fait le choix d’une l’écologie de la responsabilité. De la responsabilité et de l’exigence. Vis-à-vis de nos partenaires, et vis-à-vis de nous mêmes.

Le constat est unanime parmi nous : la majorité n’a pas pris la mesure des mutations en cours. Ses dirigeants ne savent ni faire face aux défis climatiques et énergétiques ni percevoir les bouleversements – économiques, sociaux, culturels même – qu’ils impliquent. Dès lors persistent-ils à considérer, sur ces questions qui pourtant conditionnent toutes les autres, qu’il est encore permis de reporter à plus tard. De regarder ailleurs, puisque la maison ne brûle pas vraiment. De se suffire, parfois, d’un vague discours.

Reste que les partis politiques sont aussi le reflet d’un certain état de l’opinion. Que ce n’est pas tant nos partenaires qu’il faut convaincre en premier lieu, mais la société française.

Faut-il en déduire qu’il est temps déjà de renoncer à défendre, au sein du gouvernement et de la majorité, notre point de vue ? Faut-il considérer, tout bien pesé, que ce que nous gagnons (ou ce que nous empêchons) vaut moins que ce que nous perdons (ou subissons) ? Nous ne le pensons pas.

Les écologistes sont faibles dans la majorité parce que l’écologie politique est faible dans la société. Expliquer que préparer l’avenir n’est pas négliger l’urgence, voilà le nœud que nous devons défaire. En montrant que les transitions vers une société écologique sont possibles et qu’elles peuvent être sécurisées. C’est d’autant plus vrai que, si nous peinons à en être la traduction politique et électorale, de multiples mouvements de transition existent, essaiment et transforment, déjà, la société française et recréent du possible.

A nous de nous remettre sans délai au travail collectif. Cela suppose de vouloir nouer relation avec la société française dans sa diversité, pas seulement avec les secteurs de l’opinion a priori favorables. Cela suppose plus de modestie que de certitudes, davantage d’écoute que de jugement. Et cela suppose d’en finir avec les caricatures désolantes que nous savons si bien donner de nous-mêmes.

Il est encore temps de réussir le Congrès de Caen et de voir au delà.

Si nous rompons avec la surenchère des postures de confort, qui accommodent l’intransigeance verbale apparente à des méthodes de gestion interne, dont le procès expéditif du secrétaire national est la brutale expression, qui abîment profondément notre parti ;

Si nous savons aller plus loin que la tactique des à-coups et des coups de menton qui n’impressionnent plus personne ;

Si nous réaffirmons notre volonté d’un contrat de gouvernement clair et stable, qui inscrive dans la durée – et pas pour autant dans l’éternité ! – l’action des écologistes dans la majorité ;

Si nous définissons franchement les priorités que nous assignons à notre action et si nous savons, pour les porter, nous appuyer sur les envies, déjà là, d’une écologie qui aide au changement ;

Alors, ce congrès sera celui d’un sursaut collectif.

La société française est en attente d’une ligne d’horizon, et d’un chemin pour s’en approcher. Les écologistes peuvent lui proposer. C’est à nous de le décider. A nous de savoir ce que nous voulons.

Mathias Ader (HN), Eric Alauzet (FC), Mireille Alphonse (IDF), Aline Archimbaud (IDF), Jacques Archimbaud (IDF), Danièle Auroi (Auvergne), Nadia Azzoug (IDF), Jean François Baillon (IDF), Patrick Barbier (Alsace), Aïcha Bassal (PDL), Gilles Barthélémy (IDF), Denis Baupin (IDF), Sandrine Belier (Alsace), Aurélien Berthou (IDF), Jean Paul Besset (Auv), Fabrice Blaizot (HN), Marie Noëlle Blanchard (Centre), Annick Bonneau (HN), Romain Bothet (BN), Nicole Bouilly (Centre), Marianne Boulch (IDF), Jean Michel Braud (PDL), Pierre Brénugat-Valpréda (IDF), Sophie Bringuy (PDL), Thierry Brochot (Picardie), Brigitte Brozio (MP), Olivier Bulard (PDL), Frank Burbage (IDF), Gérald Calzenotti (IDF), Catherine Candelier (IDF), Sophie Canillac (LR), Christelle Cardet (PDL), Christophe Cardet (PDL), Olivier Carles (IDF), Muriel Casalastro (IDF), Priscilla Cassez (NPDC), Christophe Cavard (LR), Patrick Chaimovitch (IDF), Marie Agnès Chalumeaux (FC), Maïté Chambaud (IDF), David Chollet (Centre), Maryse Christian (Picardie), Dominique Cloarec (IDF), Jean Coirier (PDL), Jean Michel Combe (RA), Guillaume Cros (MP), Moisette Crosnier (Centre), Sylvie David-Rousseau (Centre), Eric Dedonder (RA), Sophie Deffarge (IDF), Annick Delhaye (PACA), Benoit Delière (CA), Bruno Delport (PACA), Tony Demeurant (PDL), Jean Marc Denjean (IDF), Bruno Descamp (IDF), Gilles Devienne (Bourgogne), Françoise Diehlmann (IDF), Pierre Dieulafait (HN), Bernard De Veylder (NPDC), Cécile Douge (PDL), Christophe Douge (PDL), Fanny Dubot (RA), Nicolas Dubourg (LR), Arnaud Dussud (IDF), Laurie Faugère (PACA), Jacques Fernique (Alsace), Lino Ferreira (IDF), Serge Ferretti (IDF), Mireille Ferri (IDF), Michel Flambard (HN), Nadja Flank (LR), Nathalie Flautre (NPDC), Eve Fouilleux (LR), Patrick Franjou (IDF), Michel Frémont (HN), Jean Christophe Galavotti (Corse), Philippe Gauthier (IDF), Florence Genestier (Bourgogne), Marlène Godefroy (HN), Claudine Goichon (PDL), Patricia Grain (CA), Serge Guardolia (Corse), Jean Sébastien Guitton (PDL), Saadika Harchi (Centre), Michel Hadrien (PACA), Pierre Hémon (RA), Julien Hermilly (BN), Jean Sébastien Herpin (Centre), Perrine Hervé Gruyer (HN), Philippe Hervieu (Bourgogne), Catherine Hervieu (Bourgogne), Bruno Hoffman (IDF), Sophie Houdart (HN), Yannick Jadot (IDF), Stéphane Joly (CA), Dominique Jourdain (Picardie), Frédéric Lamblin (HN), Julie Laernoes (PDL), Karim Laraoui (IDF), Patrick Lascoux (IDF), Fatna Lazreg (IDF), Philippe Lebeau (IDF), Sandra Lechartre (PACA), Jamel Leghmizi (IDF), Marine Lemasson (BN), Dan Lert (IDF), Jean-Philippe Magnen (PDL), Pascal Magoarou (HN), Sébastien Maire (IDF), Mickaël Marie (BN), Renaud Martin (IDF), Halima Menhoudj (IDF), Mourad Menhoudj (IDF), Abdelkader Merouane (IDF), Annette Metivier (PDL), Agnès Michel (IDF), Emmanuelle Michel (PACA), Robert Michel (PACA), Dominique Milenkovic (IDF), Yves Miramont (IDF), Alain Monteagle (IDF), Véronique Moinet (HN), Cyrille Moreau (HN), Lina Morel (IDF), Maurice Morel (RA), Eric Mourey (Bourgogne), Daniel Mousset (HN), Patrick Naizain (PDL), Hélène Naulin (PDL), Sylvaine Noël (Centre), Gérald Orange (HN), David Perrin (IDF), Catherine Pilon (IDF), Christophe Porquier (Picardie), Alexei Prokopiev (IDF), Francis Proust (IDF), Cécile Ranguin (IDF), Serge Ravaux (NPDC), Marc-Hervé Rey (Picardie), Jean Marc Riebel (Alsace), Erwann Riou (BN), Alain Plantaz (HN), Jean Claude Roger (IDF), Philippe Roger (Picardie), André Roy (Bourgogne), Julia Sanguinetti (Corse), Gilles Sarfati (IDF), Frédéric Sarkis (IDF), Wilfrid Séjeau (Bourgogne), Clotilde Sers (PDL), Ahcène Slimani (IDF), Thierry Soler (Centre), Pascale Taillat (IDF), Félix Taïeb (IDF), Claude Taleb (HN), Stéphanie Taleb-Tranchard (HN), Jean François Tallio (PDL), Eric Thebault (IDF), Julien Thomas (HN), Michèle Varney (Bourgogne), Patrick Varney (Bourgogne), Danièle Vermot (IDF), Bérénice Vincent (Aq), Dominique Voynet (IDF), Thierry Wippler (CA), Mireille Wojnarovski (CA), Fabrice Wowak (CA)…

2 Commentaires Post a comment
  1. guillaume blavette #

    une petite rectification si aucune motion ne propose explicitement de quitter le gouvernement, le débat n’est pas pour autant absent. Il en est même une qui propose un référendum d’initiative militante pour débattre de cette possibilité. Possibilité ou plutôt nécessité qui doit être débattue à l’heure où, pour ne parler que de ce sujet, l’IRSN doit faire face à une baisse historique de son budget… si les maigres capacités d’évaluation de la sureté du parc disparaissent alors qu’Ayrault veut financer la transition par la prolongation des réacteurs, d’aucuns peuvent craindre que l’accident se trouve ainsi favorisé.

    octobre 6, 2013
  2. Claude #

    merci de confirmer mon propos. « Proposer un référendum d’initiative militante » sans dire ce qu’on propose de répondre la question… çà s’appelle de l’évitement : le contraire du « parler vrai » qui me semble de mise

    octobre 6, 2013

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie