Une semaine après avoir annoncé une alliance stratégique avec … Areva et Vinci en vue de répondre à ‘appel d’offres gouvernemental éolien offshore, le groupe GDF-SUEZ annonce qu’il a décidé de dégommer le président et fondateur de la PME qui travaille d’arrache pied sur le projet du Tréport depuis 6 ans!
Depuis sa création il y une vingtaine d’année, La Compagnie du Vent s’est exclusivement consacrée à la production d’énergies renouvelables en installant des parcs éoliens terrestres et des centrales photovoltaïques. Depuis 6 ans elle travaille d’arrache pied à concrétiser le projet éolien offshore normando-picard des Deux Côtes, le seul à avoir passé le cap du Débat public et avoir obtenu une autorisation de raccordement au réseau.
Pour pouvoir investir les 2,5 milliards nécessaires à l’accomplissement du chantier, la Compagnie du Vent avait noué en 2005 un partenariat avec GDF-SUEZ. Jean Michel Germa, le président fondateur de la CDV dénonce aujourd’hui le coup de force de GDF Suez. Un coup de force qui fait selon lui suite au siphonnage.. des actifs et des savoir-faire de la PME !
Cette façon d’agir de la multinationale, pour banale qu’elle soit, n’en est pas moins choquante. La volonté de contrôle et de pouvoir va ainsi jusqu’à réaliser un véritable hold up sur les savoir-faire issus de 20 ans de travail et met en danger plusieurs dizaines d’emplois.
Elle pose question sur l’avenir du projet des Deux Côtes et sur l’avenir des renouvelables dans notre pays. La sortie du nucléaire en Allemagne souligne plus notre retard que l’avance de nos voisins. On est aujourd’hui en droit de se demander comment on pourra le rattraper en matière de renouvelables si ce sont les mêmes qui ont la main à la fois sur la production d’energies fossiles, sur le nucléaire, et sur les renouvelables ! Areva, Total, GDF, EDF, par nature, au mieux, feront demain des renouvelables compatibles avec leurs coeurs de métiers : les énergies fossiles et le nucléaire. On peut souhaiter qu’ils se mettent aux renouvelables car il est utile qu’ils se préparent au monde de demain. Mais pas au point qu’ils élargissent leurs monopoles de fait en éliminant les acteurs qui ont su innover parce qu’ils ne faisaient pas leur beurre avec le pétrole et l’atome et tirent résolument dans le sens des énergies propres !
Le projet des Deux Côtes risque maintenant de se retrouver fragilisé et avec lui les espoirs d’alternative énergétique, de nouvelle filière industrielle, de conversion écologique. Indignons nous, vite !