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Les Pénitents et le Cloître

Cloître des Pénitents "Ne pouvant parvenir à la première gloire de la vertu, qui serait de ne point faillir, ils négligent la seconde, qui est de savoir rhabiller ses fautes ; ne pouvant être parfaits, ils ne veulent point être pénitents". Jean Louis Guez de Balzac, Ariste, ou De la cour 1658

Depuis qu’un article de presse, il y a une semaine, a titré sur la possibilité d’une prochaine vente par la Région, qui en est propriétaire, du Cloître des Pénitents situé rue St Hillaire, le petit monde politico médiatique rouennais s’est ému, en boucle, sans se départir… de l’esprit moutonnier qui va de pair.
Le Cloître sera en effet vide d’occupants fin 2011 quand l’Arehn, son actuel locataire, aura, comme c’était annoncé depuis 5 ans, rejoint le Pôle régional des savoirs, boulevard de l’Europe. .
Je trouve, s’agissant de l’avenir de cet ancien couvent édifié au XVème siècle, que les légitimes questionnements voisinent avec des indignations … qui laissent songeurs quant aux motivations réelles de leurs auteurs.
Comme beaucoup, j’espère, au final, qu’il sera possible d’éviter de voir filer une nouvelle perle de notre bien commun patrimonial.

Cet enjeu vaut mieux qu’une polémique stérile dont les protagonistes se mettent le doigt dans l’oeil en tournant leurs regards vers la Région. Que ne se demandent ils pas pourquoi la ville de Rouen n’a pas les moyens de procéder à l’acquisition du Cloître?
Pourquoi elle se retrouve dans une situation qui lui interdit d’y investir 1,7 million d’€uros quand la Région, dont le budget est trois fois supérieur, peut en engager 20 pour valoriser un édifice classé, l’ancienne école de garçons et y construire le Pôle régional des savoirs (la Cité des métiers et les associations régionales dans les champs de l’environnement, l’éducation à la santé, l’image et la diffusion culturelle, l’économie sociale et solidaire)?

Dans ce contexte, les élus UMP et NC qui se sont exprimés depuis une semaine ne manquent pas d’aplomb. J’ai appris à accorder l’attention qu’ils méritent aux élus qui assument le rôle toujours utile d’opposants, d’empêcheurs de tourner en rond, dans nos assemblées élues régionales de gauche. Mais je trouve que Catherine Morin Desailly et Edgar Menguy sont.. gonflés d’accuser "la main sur le coeur", "la gauche de brader le patrimoine régional", eux qui furent aux affaires de la ville jusqu’en 2008 et ont été solidaires de la gestion calamiteuse de l’ancien premier édile : ruineux partenariat public-privé, investissements inconsidérés, emprunts toxiques, dérapage des dépenses de fonctionnement…
Si Rouen est là ou elle en est, c’est d’abord la conséquence de cette gestion.
Il ne sera pas demandé aux élus nommés d’aller … à pénitence…
Mais tous les rouennais et les habitants de l’agglo qui sont attachés au Cloître doivent aujourd’hui, s’ils veulent le préserver, sortir des sentiers battus et redoubler d’imagination. L’échéance est connue depuis 5 ans. La liste de la gauche et des écologistes, en 2008, avait fait figurer dans son programme le projet d’installer au Cloître un centre culturel et des résidences d’artistes. C’était avant de prendre la mesure de la situation financière… Il serait dommageable de baisser les bras. Faut il redimensionner ce projet? en élaborer un autre dans les domaines de l’enseignement des arts, de la musique ? Chercher des porteurs de projets qui incluraient dans l’économie de leur projet les charges courantes du site? Je n’ai pas la prétention de détenir la solution. Et je trouve que la panade actuelle souligne une faiblesse collective préoccupante : le manque de porteurs de projets socio culturels d’ampleur dans la ville et dans l’Agglo. Et cette interrogation dérangeante nous interpelle tous, citoyens et/ou élus.

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie