Qui préfère le photovoltaïque « made in China »?

Il existe dans notre région une entreprise qui fabrique depuis un an des panneaux solaires photovoltaïques, a créé 30 emplois, fournit 300 installateurs sur l’ensemble du territoire national, a réalisé 250 installations résidentielles en Haute Normandie, a été retenue pour couvrir les toits du Pôle des Savoirs, de l’Ecaux centre, du parc Habitat social de Canteleu, agit pour réduire son empreinte carbone, a choisi de approvisionner en verre, chez Normanver, à Eslettes, et en cellules photoélectriques en Allemagne (Bosch) plutôt qu’en Chine, investit sur la qualité et a mis au point son propre onduleur et un système de pose original qui améliore l’étanchéité et l’intégration visuelle de ses panneaux sur les toitures…
J’ai visité hier cette entreprise Francewatts implantée à Barentin, en compagnie de Thibault Nivière, candidat EELV dans le canton de Pavilly. Elle présente toutes les qualités qui devraient la faire faire figurer en bonne place dans les discours sur les PME innovantes dont les politiques de droite et de gauche sont friands. Elle se trouve au contraire, menacée de disparition par le moratoire brutal décrété par le gouvernement sur le développement de la filière photovoltaïque.

Francewatts participe activement au réseau AIPF (association de l’industrie photovoltaïque française) qui se mobilise avec les associations environnementales autour de l’appel « La France ne doit pas devenir le pays du soleil couchant« . les efforts de cette plateforme méritent d’êtres soutenus :
– L’argument du prix de rachat n’est pas sincère : le prix de l’électricité nucléaire n’inclut ni le coût extravagant du démantèlement des centrales, ni celui du stockage et du traitement des déchets
– Les effets d’aubaine qui sont à juste titre dénoncés concernent d’abord… Energies nouvelles, filiale d’EDF, qui détient 70% du marché et fait fortune en revendant l’énergie à des prix que sa maison mère se plaint d’acheter trop cher ! Ils concernent aussi quelques riches propriétaires de surfaces de toit qui investissent le solaire photovoltaïque comme un produit financier sans aucune considération environnementale.
Ce n’est pas le cas pour la plupart des particuliers ou des bailleurs sociaux. La solution consiste à conditionner les crédits d’impôts et les aides à des diagnostic énergétiques préalables, comme a décidé de le faire la Région pour le chèque énergie. Histoire de ne pas couvrir de panneaux solaires des bâtiments qui sont des passoires énergétiques!
– Le bilan carbone comme le bilan économique, de la filière, sera amélioré par le développement d’une filière industrielle nationale (et régionale!). Mais ce développement est aujourd’hui stoppé par la position du gouvernement qui entend réduire le cout de rachat (pourquoi pas mais il faut le faire progressivement, dans la transparence) et fixer un quota annuel de puissance installée à 500 mégawatts qui lui condamne tout développement de la filière!

Sans doute le gouvernement ignore t’il la hausse de l’énergie d’origine fossile, gaz et fioul et a t’il oublié les engagements internationaux de la France de produire en 2010 23% de son énergie par les rénouvelables?
Plus probablement est il sensible aux bons conseils et aux grosses pressions du lobby nucléaire qui ne veut pas des énergies alternatives et condamne la France à son sous développement en matière d’efficacité énergétique, d’énergies renouvelables, et d’innovation en économie.

Nucléocrates et gouvernement UMP : ils veulent nous faire préférer le solaire « made in china« !

Crédit Photos : © Stéphane-Emmanuel Raynaud de Fitte .