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Politique régionale ESS : un trou dans la raquette

Ca n’était pas gagné et c’est une bonne nouvelle : l’exécutif régional propose d’adopter le 6 février une « nouvelle » politique en faveur de l’économie sociale et solidaire et celle ci ne fait pas table rase des outils innovants mis en place en Haute-Normandie depuis 10 ans.

Ainsi le rôle de l’Adress (l’agence pour le développement de l’entrepreneuriat social et solidaire), créée en 2006, à laquelle il est reconnu d’avoir « démontré son efficacité », est confortée « pour des missions transversales à toutes l’ESS » aux cotés de la Chambre régionale, la CRESS. Le Partenariat mis en place avec l’Urscop, essentiel au développement coopératif serait aussi poursuivi.

Les dispositifs que nous avions mis en place ; pour soutenir les besoins d’investissements et les créations d’emplois des acteurs de l’ESS avec des taux d’intervention bonifiés –l’Aress-, et pour accompagner la création et la transmission d’entreprises en Scop et Scic –Région Coopérative-, sont.. rebaptisés et étendus à l’ensemble du territoire normand.

Ces outils étaient issus de la co-construction de la politique haut normande, laquelle nous avait collectivement conduits à définir les besoins à satisfaire pour faire la promotion des valeurs de l’ESS et les approfondir, accueillir les acteurs publics et privés, booster le développement coopératif, accompagner l’innovation sociale et consolider les modèles économiques innovants.

C’est sur ce dernier plan que le bât blesse aujourd’hui puisque la « nouvelle » politique ESS régionale ne reprend pas à son compte le dispositif dédié, l’appel à projets annuel que nous avions appelé « Eco-Région-Solidaire » et qui a connu sa huitième édition en 2015.

Eco-Région-Solidaire visait la phase amont des projets. Les lauréats étaient sélectionnés chaque année par un jury pluraliste (Collectivités, réseaux d’acteurs de l’ESS). Une aide jusqu’à un montant de 25 000 euros leur était attribuée afin de conduire les études de faisabilité nécessaires à la validation technique et économique de leurs projets. Ils étaient tenus de s’engager à suivre une semaine par mois durant 6 mois, des modules d’accompagnement et de formations collectives intégralement pris en charge par la Région.

Ces modules ont largement fait la preuve de leur utilité. Pour maximiser les chances de lancement réussi. En mettant les porteurs de projets en situation de mutualisation des expériences et des compétences dans un contexte collectif.

Si l’exécutif régional se propose de maintenir une aide aux études de faisabilité à hauteur de 20 000 euros, la notion d’appel à projets, qui créait une émulation, et la formation-accompagnement des porteurs de projets disparaissent.

Eco Région Solidaire, en huit éditions, à permis à la Région de soutenir plus de 120 projets dont 85 sont aujourd’hui en activité ou en phase de démarrage. Pour la plupart, ces projets, les services et les emplois créés, n’auraient pu aboutir sans ce soutien.

Ils ont permis, comme le montrent les liens ci dessous (*), à l’économie sociale et solidaire de retrouver une nouvelle jeunesse et de nouveaux visages, dans notre région.

Il serait dommage de tourner ainsi la page.

Gageons qu’une évaluation et une petite enquête auprès de tous les bénéficiaires pourra convaincre l’exécutif régional de boucher ce trou en créant un dispositif propre et comparable ?

le 3 février 2017. Claude TALEB

+ d’infos, listes d’acteurs et de contacts, ICI et, ci dessous, liste non exhaustive de bénéficiaires d’ERS.

1001 Légumes, la Scic IDEE, Le Jardin des sculptures de Bois Guilbert, La Ferme du Bec Hellouin, La Scop Services à Sotteville, Les Habilleuses à Fécamp, Facility Serv à Mont Saint Aignan, Enercoop Normandie, Quartier & Co à Dieppe,  Graine des Champs à Vascoueil, Seine Saveur bio à Val de Reuil et Rouen, Just Kiff Dancing à St Etienne du Rouvray, La Librairie La Grande Ourse à Dieppe, Le Pôle LH mobilités,  Romain Créations, Le Bon Créneau, Le Pole Transports Solidaires à Sotteville,  Guidoline à Rouen, La Roue Libre au Havre, La ressourcerie Résistes à Darnétal, Anymania à Val de Reuil, Le projet Data Rouen, Les Copeaux Numériques à Petit Quevilly, Le Champ des Possibles à Rouen, l’Agnel à Rouen, Yusit à Rouen, Happy Culture à Rouen, Terres de Rencontres à Bois Héroult, Saveurs et Savoirs à Romilly, Caliter à Verneuil sur Avre, Les Musts Bien être … et bien d’autres

 

 

3 Commentaires Post a comment
  1. Bonsoir Claude,

    Je comprends ta déception à l’idée de la disparition de ce dispositif, que tu as créé et porté avec conviction : Eco-Région-Solidaire.

    La question est de savoir si le nouvel éco-système répondra aux besoins, auxquels il tentait de répondre : la formation-accompagnement et l’émulation.

    Pour le premier, j’ose imaginer que la subvention de 20 K€ permettra aux porteurs de faire appel à des professionnels aguerris, véritablement soucieux d’accélérer l’émergence de leur projet, en lien avec les autres acteurs de l’accompagnement. Car il y en a … Charité bien ordonnée commençant par soi-même, je les invite à contacter Mut & VouS 😉

    Pour le second et l’esprit collectif, au fil de mes interventions lors du mois de l’ESS 2016, j’ai constaté une belle maturité de ce point de vue. La création et la dynamique du Club In Fin’ESS représente bien cela. Souhaitons-lui toute la réussite possible.

    Gageons donc que cette nouvelle période soit celle de la récolte des fruits, que tu as grandement contribué à semer. Car notre Région et ce secteur que nous aimons tant le méritent bien.

    Amitiés,

    Etienne

    février 4, 2017
  2. Bonjour Etienne,

    J’étais vice pdt lorsque le dispositif a été créé par la Région, j’ai eu l’honneur et le plaisir de présider le jury de sélection pendant 8 ans. Mais je ne l’ai pas fait seul mais aux coté des services de la Région, des Départements, des services de l’Etat, de l’agglo/métropole de Rouen mais aussi de HNA, de l’Adress, de l’Urscop, du Crédit coop. Il est parfaitement légitime de le faire évoluer ou remplacer par un autre dispositif. Compte tenu des résultats produits, si on ne veut pas lâcher la proie pour l’ombre, il me semble que cela mérite pour le moins d’être co-construit avec tous les acteurs, comme cela fut le cas à l’origine ; ERS fut en effet créé après 6 mois d’échanges entre tous. A ma connaissance, nous n’en sommes pas là. Et en attendant, je suis témoin de l’attente de tous ceux qui restent orphelins depuis 2015.
    Bien amicalement

    février 5, 2017
  3. Nous avons bénéficié de ce dispositif pour monter le jardin des herbes sauvages à La Haye de Routot qui existe depuis 7 ans.

    décembre 28, 2019

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie