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FILIERE ENERGIE : SANS LES VOIX DES VERTS

petrole.jpgLors de l’examen du chapitre économie du budget primitif 2010 de la Région, les conseillers régionaux verts ont voté contre le soutien apporté à la filière énergie. Voici l’intervention que j’ai prononcée en séance au nom du groupe des élus pour expliquer notre choix.

Monsieur le Président, chers collègues,

Comme vous le savez nous ne partageons pas l’optimisme de la majorité de la majorité régionale, et sans doute de la majorité de cette assemblée, sur l’opportunité d’apporter un soutien à cette filière énergie, dans les conditions ou elle est créée.

Notre position est dans la droite ligne de la position que nous avions soutenue lors du vote du BP 2009. Nous nous étions alors prononcés en faveur d’une filière énergie / efficacité énergétique, en soulignant cette dernière exigence.

On ne fera d’ailleurs pas injure de le reprocher aux cinq fondateurs qui se sont octroyés le contrôle de cette filière : leur objet, leur métier, ce n’est pas l’efficacité énergétique, ce ne sont pas les économies d’énergie, c’est, à la marge, un peu d’énergies renouvelables.. Leur métier c’est le mix énergétique, c’est à dire la production et la distribution de toujours plus d’énergies, fossiles et renouvelables. C’est en quelque sorte non pas la sobriété énergétique mais la profusion énergétique.

C’est d’ailleurs un effet pervers de la libéralisation du secteur des énergies que d’encourager des comportements opportunistes. Nous en voyons l’illustration spectaculaire avec le projet Gaz de Normandie / Powéo qui veut nous imposer un terminal méthanier dédié à une importation de gaz sans aucune justification stratégique ou d’intérêt général.

Là ou le bât blesse c’est précisément que Powéo figure parmi les membres fondateurs, aux cotés des classiques Total, Exxon, Edf, Gdf Suez. Comment croire que les cinq membres fondateurs qui ont pris la précaution de verrouiller les statuts de l’association Energies haute Normandie afin d’en détenir le pouvoir exclusif, mettront demain l’outil à destination des PME-PMI régionales et des acteurs publics et privés préoccupés de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, pétrole, gaz naturel, ou uranium?

Avec 350 kilowatt heure consommés par an, par mètre carré bâti (ce sont des chiffres de l’Ademe) notre région se situe dans la fourchette haute des consommations. Elle est en outre plombée par le poids de l’industrie nucléaire. Avec 0,3 % d ‘électricité produite par les renouvelables, elle est la dernière de la classe. Nous souhaitons qu’elle suive des cours de soutien accéléré pour rattraper son retard et se tourner délibérément vers les énergies de l’avenir, les « énergies du littoral », l’éolien offshore, les énergies marines…
Retarder ce tournant, c’est prolonger la précarité énergétique, accroitre les difficultés des familles qui payent chaque mois les charges et les factures des logements mal isolés ou chauffés à l’électricité

Nous ne sommes pas opposés au dialogue avec ces grands acteurs économiques du secteur de l’énergie. Ce dialogue est indispensable , ne serait ce que pour leur faire mieux prendre en compte les besoins de la société et les exigences écologiques et aussi pour anticiper l’incontournable conversion vers des sources d’énergies moins émettrices de gaz à effet de serre.
Mais, donner les clés de la maison énergie à ses seuls producteurs c’est comme confier la conduite des politiques publiques anti tabac à un marchand de clopes!

Le sommet de la terre sur le climat s’ouvre aujourd’hui. Nous espérons qu’il en sorte bien mieux que des paroles, des actes

La subvention dont le principe est inscrit dans ce document fera ultérieurement l’objet d’une individualisation qui sera l’occasion de nouveaux échanges entre nous. Sans attendre, nous souhaitons aujourd’hui réaffirmer notre opposition plein et entière à ce choix. C’est pourquoi notre groupe a décidé de voter contre l’alinéa 91.d.1.6 inscrit à ce budget primitif.

2 Commentaires Post a comment
  1. CLERIS Philippe #

    Pour votre information, à lire dans la Manche Libre: ça se passe en Normandie (la Basse) dans le Cotentin, en arrière du futur EPR de Flamanville, donc bientôt en arrière de Penly dans le Pays de Caux… si on ne fait rien et si les écologistes n’envisagent pas à terme (c’est à dire vite) de réfléchir à une politique interrégionale normande en matière d’aménagement durable et solidaire du territoire!

    La Haute-Normandie a été spécifiquement conçue en 1956 et 1965 en appareil digestif industriel des besoins énergétiques parisiens et nationaux avec pour conséquence une "Seine inférieure" dominée par les Hauts de Seine.

    La Basse-Normandie a vu dans les années 1970 arriver sur son territoire la moderne brutalité de l’électro-nucléaire sans réelles contreparties…

    Vous avez dix idées pour l’avenir en Haute-Normandie: tant mieux! Mais en voici une qui pourrait commander les dix autres, si l’on considère que l’écologie politique consiste à faire autre chose que de faire l’accompagnement sympathique des conséquences sociales et environnementales des choix actuels (géographie subie)

    Exiger de la part de l’Etat et des puissances qui l’accompagnent de participer financièrement à une ambitieuse politique d’aménagement solidaire et durable des territoires normands en contrepartie de la spécialisation de la Normandie dans ces activités industrielles énergétiques polluantes que les autres régions n’ont pas voulu avoir sur leur sol, le tout selon un principe de DISCRIMINATION POSITIVE !

    Pas d’EPR sans le rétablissement d’un train entre Rouen et Evreux ou la modernisation du Paris-Granville. Pas d’EPR sans amélioration sensible des temps de parcours en transports en commun entre les principales villes normandes, tant qu’il y aura des transports de matières dangereuses la nuit sur les boulevards de Rouen… etc, etc.

    L’Etat s’appête à balancer près de 10 MILLIARDS dans deux EPR en Normandie, soit plus de deux fois le budget nécessaire à la modernisation ferroviaire en Normandie: il y aurait un grand scandale à ne rien exiger en retour!!!

    A quand donc une rencontre sur ce sujet TALEB DUFOUR? Le geste serait fort…

    Le slogan "EPR THT ni ici ni ailleurs" est excellent mais à condition d’expliquer pourquoi c’est ICI et non pas ailleurs…

    ci- après l’article, courageux, de Fabrice CONSTENSOUX de la Manche Libre (ce journaliste suit le dossier EPR THT depuis le début et préconise d’exiger l’enfouissement de la THT en contrepartie d’accepter l’EPR: RTE dans son souverain mépris refuse toute discussion même de discuter d’un tel deal. Le poids politique des élus normands dans ce dossier est proche de zéro…)

    "Ligne THT : elle tue ses vaches !

    RTE refuse de reconnaître les impacts de la THT sur le bétail. Mais fait le tour des fermes pour indemniser les agriculteurs…

    Maître d’ouvrage du projet de ligne à très haute tension de 400 000 volts Cotentin-Maine, RTE se défend d’agir comme un rouleau compresseur. Pourtant, la filiale d’EDF poursuit imperturbablement son travail alors que l’étude épidémiologique auprès des habitants vivant à proximité de l’actuelle ligne THT, exigée par le conseil général de la Manche, n’est toujours pas lancée par le préfet de ce département, coordonnateur du projet.

    Préjudices
    Pire : RTE continue de rencontrer les agriculteurs dont les exploitations sont appelées à être traversées par la future ligne THT. But de l’opération : signer avec eux des conventions portant en particulier sur le barème de leurs indemnisations, sur le diagnostic électrique de leurs installations et sur l’état sanitaire de leurs troupeaux aujourd’hui. Une façon pour RTE de se prémunir contre d’éventuelles actions en justice à son encontre de la part d’agriculteurs constatant par la suite des préjudices liés aux effets de la ligne THT sur la santé de leurs animaux.
    Curieusement, ces démarches sont entreprises alors que l’on attend toujours la ferme expérimentale initialement promise pour mai 2009 par Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-secrétaire d’Etat à l’écologie.
    A ce sujet, un fait intervenu le 2 décembre dernier illustre la volonté de RTE de refuser d’admettre une relation entre santé animale et ligne THT, malgré de réelles interrogations.
    Eleveur à Laulne, non loin de Périers, dans le centre Manche, Cyr Catherine a construit il y a deux ans, pour se mettre aux normes, de nouveaux bâtiments d’élevage sur son exploitation. Malheureusement pour lui, ces bâtiments se sont retrouvés à une cinquantaine de mètres de l’actuelle ligne THT.
    Le temps passe un peu et Cyr Catherine constate dans son troupeau de graves problèmes sanitaires, mammites et avortements en particulier. En l’espace de deux ans, il perd ainsi plus de 50 vaches laitières sur un troupeau de 120 bêtes.

    Eleveur excédé
    Après être intervenu, son vétérinaire ne voit plus qu’une explication possible à cette hécatombe : les courants vagabonds issus de la ligne THT. L’éleveur découragé se tourne vers RTE à qui il demande réparation de ce préjudice important.
    La filiale d’EDF fait la sourde oreille. Finalement, elle annonce il y a un mois mettre les bâtiments d’élevage en compatibilité électrique avec la ligne… Excédé, l’éleveur retient chez lui tout un après-midi un agent de RTE venu, avec un représentant de la Chambre d’agriculture, lui proposer un suivi de son troupeau par le Groupement permanent pour la sécurité électrique dans les élevages (GPSE). Il a fallu l’intervention du préfet de la Manche, et la promesse d’organiser une réunion sur son cas en présence des services de l’Etat pour débloquer la situation.
    Une affaire sur laquelle le collectif des maires concernés par la THT voulait saisir, vendredi 4 décembre, le président de la commission d’enquête, Bruno Boussion. Surprise : celui-ci n’occupait plus ses fonctions, la commission ayant déjà remis son rapport au préfet de la Manche !
    En fait, préfecture et collectif des maires ont une lecture différente du code de l’environnement qui précise (art. R 123-23) : “copie du rapport et des conclusions est adressée à la mairie de chacune des communes où s’est déroulée l’enquête et à la préfecture de chaque département concerné pour y être sans délai tenue à la disposition du public pendant un an à compter de la date de clôture de l’enquête”.
    Les principaux intéressés sur le terrain risquent d’être les derniers informés.
    Fabrice Constensoux" (la Manche Libre en date du 12/12/09)

    Philippe CLERIS
    collectif citoyen et républicain "Bienvenue en Normandie"

    décembre 13, 2009
  2. Philippe CLERIS #

    Dernières nouvelles de la THT dans la Manche:

    le préfet refuse de rendre publiques les conclusions de l’enquête d’utilité publique sur la THT aux maires concernés et mobilisés contre le projet.

    A lire sur le portail d’infos de la Manche Libre: édifiant!

    décembre 18, 2009

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POUR UN NEW DEAL ÉCOLOGIQUE écologiste, conseiller régional de Normandie